samedi 7 octobre 2006

"Les sirènes de Bagdad", de Yasmina Khadra

Je lis le livre "Les sirènes de Bagdad", de Yasmina Khadra.

Si vous ne connaissez pas cet auteur, détrompez-vous: il s'agit d'un homme. Très bon conteur. Sans fioritures.

Pour moi, c'est le premier livre de cet auteur.

Bouleversant.

L'idée la plus prégnante: les envahisseurs modernes peuvent toujours réver d'une permission, d'une pause, d'une récréation - de temps en temps. Ils peuvent aller, une fois tous les "n" mois à la maison. Et même s'ils ne peuvent pas y aller aussi souvent qu'ils le voudraient, ils reçoivent - en temps réel - des nouvelles de chez eux. Et ils en peuvent aussi donner de leurs nouvelles. Ils ont très clairement la perception des mondes parallèles dans lesquels ils vivent presque simultanément: un monde - chez eux à la maison; l'autre monde - chez les autres, dans leurs maisons à eux...

...tandis que les envahis modernes sont pareils à ceux d'il y a 100 ans, 1000 ans et depuis toujours: quand ils restent en vie, ils sont mutilés de tous les côtés, s a n s la moindre possibilité de s'échapper.

C'est ça: dans la guerre, et les envahisseurs et les envahis souffrent des mutilations (dans le corps et/ou dans l'âme), mais les envahisseurs modernes peuvent partir de temps en temps. Pour eux ce n'est "que" un cauchemar. Dont ils se réveillent, parfois.

Pour les envahis ce n'est pas un horrible rêve: c'est leur vie qui leur arrive. Et ils n'en ont aucun refuge. Même pas dans les rêves, puisque les rêves aussi tournent au cauchemar.


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