"Aimer l'autre, cela devrait vouloir dire que l'on admet qu'il puisse penser, sentir, agir à sa façon, non conforme à nos désirs, à notre propre gratification, accepter qu'il vive conformément à son système de gratification personnel, et non conformément au nôtre.
Mais l'apprentissage culturel au cours des millénaires a tellement lié le sentiment amoureux à celui de la possession, de l'approbation, de la dépendance, par rapport à l'image que nous nous faisons de l'autre, que celui qui se comporterait ainsi par rapport à l'autre, serait en effet qualifié d'indifférent."
L'éloge de la fuite, Henri Laborit, p. 33.
J'ai répondu:
Oh, oui! Oh, oui! Magnifique!
Seulement que moi je dirais: "Aimer l'autre, cela veut dire que l'on admet qu'il puisse penser, sentir, agir à sa façon, non conforme à nos désirs [...]"
Parce que, pour moi, cela n'a pas d'importance que la grande majorité des êtres humains - prisonniers de l'apprentissage culturel (a-ha! le conditionnement!) - n'aime pas comme ça et que, pour eux, Laborit doit dire"Aimer l'autre, cela devrait vouloir dire que l'on admet qu'il puisse penser, sentir, agir à sa façon, non conforme à nos désirs [...]"
Car lorsqu'on a un sentiment pour quelqu'un et dans le cadre de ce sentiment on n'admet pas que cette personne "puisse penser, sentir, agir à sa façon, non conforme à nos désirs [...]" - alors je ne crois pas qu'il s'agit d'amour. Ce sentiment peut avoir toute sa valeur, mais ce n'est pas de l'amour - pour moi.
2 jours plus tard, je pense:
...mais peut-être que Laborit utilise le "devrait vouloir dire" pour la simple raison qu'il ne croit pas que "ça' existe...
Je dois trouver le temps de me plonger à fond dans cette lecture.